« Si j'ai accepté d'apporter mon témoignage sur ce que furent mon état psychologique et mes réactions face à l'annonce du cancer, c'est dans l'espoir d'apporter un éclairage positif pour celles et ceux qui doivent affronter cette terrible épreuve.
Ce n'est que quelques mois après le début du difficile parcours de soins que j'ai compris que faire face à la brutalité de la découverte d'un cancer relève de la même violence que l'annonce du décès d'une personne aimée. C'est un travail de deuil qui se met en place avec ses différentes phases :
- le choc : l'annonce d'un cancer est d'une violence inouïe, un grand trou noir s'ouvre sous nos pieds.
- le déni : ce n'est pas vrai , il y a erreur sur la personne, c'est un cauchemar dont je vais me réveiller.
- la révolte, la colère : pourquoi moi ? Il y a mille raisons pour se laisser aller à la colère : je n'étais pas une personne à risque, je prends soin de moi, je ne fume pas, je fais du sport ... Alors pourquoi moi ?
- la dépression qui s'accompagne de la peur. Peur de mourir, peur de souffrir, peur de ne pas être capable de faire face.
- l'acceptation : quand on a compris que la mort ne serait pas au bout du parcours de soins, que les douleurs physiques et psychologiques pouvaient être atténuées par un accompagnement adapté (acupuncture, homéopathie, naturopathie, yoga, relaxation, musique, marche), que certes, un an de notre vie voire plus allait être mis entre parenthèses, alors enfin on devient apaisé(e) et la confiance s'installe entre vous et l'équipe soignante. »
Mary-Line