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Auteur : Raphaël C

Je suis une plante succulente, reconnue pour ses divers bienfaits ; je fleuris en hiver et au printemps ; je suis chargée en protéines, vitamines A, B1, B2, B6, C, E ; je suis utilisée en cosmétique, en pharmacologie et en cuisine pour les plus audacieux. Je suis, je suis… l'aloé vera !!! C'est de cette plante grasse dont je viens vous parler aujourd'hui.


Cette amoureuse des terres arides, du soleil brulant, pousse généralement bien loin de chez nous, des îles Canaries au Cap vert, en passant par l'Inde ou encore l'Amérique centrale. On peut la rencontrer en Corse, et dans certains jardins de cactées en Bretagne (m'aurait-on menti sur le climat breton !!!?). Ses jolies feuilles vertes, hérissées, sont remplies de sucs (d'où son nom de plante succulente) et gorgées d'eau. Sa floraison donne une superbe fleur jaune.

Aloé vient de l'arabe "Alloeh" qui signifie -amer- et vera du latin qui veut dire -vrai-. Une vraie amertume, c'est indéniable, mais sous l'antiquité, cette amertume était synonyme d'efficacité.

L'aloé vera est connue depuis bien longtemps et transporte avec elle de très nombreuses légendes. En 1948, des archéologues découvrent dans les ruines du temple de Nippur, en Mésopotamie (un peu de géographie, c'est en Irak), une tablette d'argile sumérienne datant de plus de 2000 ans avant JC (comprenez Jésus Christ, pas Jean-Claude mon beau frère) sur laquelle il est fait mention de notre plante verte. Les mésopotamiens la suspendaient au-dessus de leur porte pour éloigner les mauvais esprits. En Chine, on la retrouve dans le plus ancien traité de pharmacopée chinoise, le Pen T'sao, remontant à 2700 av JC. Elle y est classée parmi les plantes aux vertus thérapeutiques majeures. Les médecins chinois la surnommaient "remède d'harmonie". Elle était utilisée pour soigner les brûlures et infections de la peau ; les samouraïs s'en enduisaient le corps avant les combats pour chasser les démons et se rendre immortels (je n'ai rencontré aucun samouraï ces derniers temps pouvant attester de son efficacité sur ce sujet).

Considérée comme la plante de l'immortalité également par les égyptiens, elle faisait partie intégrante de la formule d'embaumement des pharaons. L'aloé vera est d'ailleurs plantée au pied des temples et des pyramides, le long de la Vallée des Rois, afin que les défunts puissent se nourrir et se soigner sur le long chemin vers l'au-delà. Lorsque la plante avait fleuri, alors le défunt avait atteint l'autre rive.
Cléopâtre et Néfertiti s'en servait aussi comme produit de beauté, autre propriété de l'aloe vera.

Lors des croisades, les Templiers étaient adeptes de "l'élixir de Jérusalem", une boisson à base de vin de palme, de pulpe d'aloé et de chanvre (ce sont les premiers à l'intégrer dans des cocktails, sympas les croisades), ils pensaient que cette boisson leur conférait leur longévité.

Les marins de la Santa Maria de Christophe Colomb, souffrant de malnutrition et de maladies diverses, furent sauvés par cette plante miraculeuse. Ce cher Christophe l'appelle alors "le médecin en pot". Il dit :  "quatre végétaux sont indispensables à la vie de l'homme : le blé, la vigne, l'olivier et l'aloès. Le premier te nourrit, la seconde te réjouit, le troisième t'harmonise, et le quatrième te guérit". (ça me donne comme une envie de me réjouir).

Bien d'autres exemples de croyances existent autour du monde, de celles des grecs à celles des amérindiens, en passant par celles des romains (je vous invite à lire l'excellente thèse de Natacha Michajyewicz … bon d'accord, le site "Aloé magazine vous en fera un très beau condensé) et la plupart étaient fondées (encore un doute sur l'immortalité, pour en être sûr, je fais une cure d'aloé vera, et je vous en reparle dans quelques temps). En conclusion, les bienfaits de cette belle plante sont innombrables.

Et maintenant, s'il y a quelques téméraires, passons en cuisine!

L'aloé vera ne se cuit pas, ses enzymes sont thermolabiles (détruites à la chaleur), on utilise donc la pulpe crue, dans des cocktails (il y a mieux que celui des Templiers je vous rassure !) ou en salade, par exemple.

Tout d'abord, il nous faut extraire la pulpe : attention, l'aloïne, la substance jaunâtre qui se trouve sous la peau est toxique !! Prenez une feuille d'aloé vera, coupez des tranches d'environ deux centimètres dans la largeur, posez les tranches sur un papier absorbant, et attendez que l'aloïne s'écoule. Ensuite, coupez la tranche dans la longueur, puis récupérez la chair avec une spatule en bois par exemple. Cette chair est croquante et rafraichissante, et quelque peu amère, elle se marie très bien avec du jus de goyave, d'ananas, du lait de coco… (un peu de pulpe dans un pina colada , hummmm).

On va la marier avec un autre super aliment, l'avocat : voir ma recette Sauce vierge aloé vera et avocat


Source·s :

www.aloemagazine.com - Accès à l'article source


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Rédacteur
Raphaël CHARVET