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La mélisse, belle plante aux multiples vertus, nous vient de loin. Elle a voyagé longtemps pour arriver dans nos jardins.


Au sommaire :

Le voyage de la Mélisse 

La plante aromatique préférée de Charlemagne a trouvé sa place dans la pharmacopée de nombreuses régions géographiques du globe depuis l'Antiquité. Elle débute son voyage en Asie Mineure, à une date fort lointaine, pour se retrouver cultivée en Espagne par les arabes vers 960. Elle passe par la Grèce antique (Hippocrate l'utilisait au IVème siècle av JC pour traiter les troubles de la digestion) pour finir en France chez les bénédictins. 

La découverte et la transmission des vertus de la Mélisse 

En Grèce antique, la macération des feuilles de mélisse est un parfait antidote contre les piqûres de scorpions et les morsures de chiens enragés (quelle belle époque !!), vertu à laquelle viendront s'ajouter plusieurs autres propriétés : la mélisse est vue comme diurétique, emménagogue (régulant le flux sanguin pelvien et de l'utérus), hypnotique… Le médecin grec Dioscoride use d'elle pour traiter les affections pulmonaires telles que l'asthme ou la toux, et contre différentes douleurs (migraine, douleurs oculaires…). Nous n'en sommes alors qu'aux balbutiements thérapeutiques de la belle plante, qui attendra quelques temps pour délivrer ses secrets. 

Un médecin syrien du nom de Sérapion lui attribuera sa vertu cordiale (comprenez remède propre à réanimer le fonctionnement du cœur). Ce cher Sérapion considère que la mélisse rend d'humeur joyeuse et chasse la mélancolie (un antidépresseur quoi!). 

Un siècle plus tard, le plus célèbre médecin arabe, Avicenne, attribuera à cette plante "du cœur" des vertus apaisantes et antispasmodiques. Bien d'autres grands médecins se succèdent pour apporter leur pierre à l'édifice (cf le site Books of Dante). Elle sert à soigner bien des maux ; un médecin atypique de la fin du Moyen Age, Paracelse, la décrit comme une herbe souveraine qui "redonne force et santé à ceux qui sont malades, fatigués ou âgés". L'herbe magique se répand en France à partir du XVIIème siècle, par le biais des monastères des Bénédictins, les Carmes Déchaussés. De là naitront la Bénédictine, la Chartreuse et la célèbre "eau de Mélisse des Carmes". Celle-ci est composée de neuf épices et quatorze plantes ; elle servait d'antispasmodique et d'antalgique. On l'utilisait à la cour du Roi Soleil pour soulager les dames en cas de syncope ; le cardinal de Richelieu en avait toujours un flacon à portée de main pour soulager ses migraines, bref, vraiment magique notre herbe à abeilles :).

L'article suivant détaillera les vertus qu'on lui reconnait aujourd'hui, et les formes sous lesquelles l'absorber. 


Source·s :

booksofdante.wordpress.com - Accès à l'article source


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Rédacteur
Raphaël CHARVET