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La sauvage domptée


Au sommaire :

Du Caucase à Versailles

La mûre sauvage , originaire d'Asie mineure, est le fruit d'un arbuste épineux et rampant, appelé "ronce commune";  ces ronces s'étendaient à travers les montagnes du Caucase dès la préhistoire, et les petites baies faisaient le bonheur des cueilleurs du néolithique. La ronce commune et ses petites perles noires se sont étendues essentiellement en Europe et en Amérique du nord, d'abord dans les montagnes puis en lisière de bois .

Les Celtes utilisaient la ronce comme remède à différents maux (mal de gorge, problème de digestion, goutte…) et mangeaient les mûres pour se maintenir en bonne santé.

Ce petit fruit sauvage ne sera dégusté réellement en France qu'au XVème siècle, dans le bassin méditerranéen, juste pour le plaisir, et crue.

Au XVIIème siècle, la mûre fait son apparition sur la table du Roi Soleil ; c'est alors que, pour le bon plaisir du roi, les botanistes de l'époque la modifièrent génétiquement pour rendre la ronce moins épineuse et la mûre plus grosse et plus sucrée.

Botaniquement parlant, la mûre n'est pas le fruit de la ronce, ce sont les grains, les drupéoles (qui  collés les uns aux autres forment la mûre), qui sont les fruits.

Sauvage, mais pas que !

Il existe trois grandes  familles de mûres :

  • La mûre sauvage

La plus ancienne, issue de la ronce commune, de la famille des rosacées (comme le framboisier) ; très riche en saveurs et en fibres, elle est boisée, acidulée et peu sucrée. On la cueille à la fin de l'été, et jusqu'en octobre (cf. notre article précédent, vous l'avez lu j'espère)

  • La mûre de culture

Fruit de la ronce fruitière crée à la cour de Louis XIV,  la version "domestique" de la ronce commune, donnant des mûres pus grosses, plus sucrées. Ce sont celles que l'on trouve dans nos jardins et sur nos étals.

  • La mûre du mûrier Morus

Le mûrier blanc ou noir n'est pas une ronce, mais bel et bien un arbre ; il est cultivé en Asie, plus pour ses feuilles et son bois que pour ses fruits. Appelé également arbre à ver à soie, il est utilisé pour la culture de ces petits insectes qui ne se nourrissent que de ses feuilles. 
Bien que la mûre du mûrier soit comestible, elle n'est pas très commercialisée en France

Malgré sa domestication, la mûre reste essentiellement sauvage : on ne produit en France qu'une centaine de tonnes de ce petit joyau, riche en vitamine c, potassium, fer et fibres, pour 41kcal au 100g, principalement en région Rhône Alpes , Limousin  et Périgord.

Des mûres dans son jardin

Le "mûrier" ou "mûron" (la ronce de culture et non l'arbre) apprécie les sols riches et frais, à l'abri du vent, entre ombre et soleil. On le plante en automne ou en avril, après les dernières gelées. Les fruits arrivent à la floraison suivantes et se récoltent de juillet à octobre, selon les variétés ("himalaya", "perle noire", ou encore "darrow")

Antigaspi

La mûre est un fruit fragile ,qui ne se conserve pas plus de trois jours au frigo, alors voici quelques conseils pour ne pas les perdre si la cueillette a été abondante  :

  • N'hésitez pas à les congeler (des mûres encore congelées dans un blender, un peu de sucre ,et hop ,un sorbet express).
  • Laissez libre court à vos envies : confitures, gelées, coulis ( qui se congèle très bien également).
  • Un peu de pâtisserie : tarte, muffins, charlotte…
  • Pour accompagner un magret de canard ou un fromage de chèvre (j'arrête, ça me donne faim!!! Ne ratez pas ma recette dans 15jours !)

Vous pouvez également faire sécher les feuilles pour en faire des infusions, on leur prête de multiples vertus (à voir dans notre prochaine article).

Profitez de belles balades en forêt pour vous régalez de ces délicieuses petites merveilles !

 Sauvage ou non, c'est beau la mûre ...


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Rédacteur
Raphaël CHARVET