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C'est l'été !!! Et qui est la reine en cette belle période ? Elle est toute en rondeur, s'habille de mille couleurs et ravit nos papilles… Je viens vous parler de la chouchoute des français : la tomate.


Par quoi on commence ? Son histoire peut-être, j'aime vous raconter des histoires. 

Tout commence il y a fort fort longtemps, dans un pays fort fort lointain … 

Cette plante de la famille des solanacées, comme la pomme de terre, l'aubergine ou le tabac (quelle famille !) pousse à l'état sauvage au Pérou, en Equateur, et au Mexique. Des fouilles archéologiques ont prouvé son existence dès 700 ans avant JC.

Les aztèques ont domestiqué cette sauvageonne, et l'appellent tomalt, mot nathualt, langue aztèque, qui signifie fruit gonflé, fruit du tomaltile (physalis ixocarpe) et vaguement dérivé du mot xitomalt. Ce dernier mot signifie nombril en nathualt, c'est vrai qu'elle a un joli nombril, non ? 

Les aztèques lui conféraient une sorte de magie, et prétendaient que celui qui ne pourrait digérer les pépins allait acquérir des pouvoirs divinatoires !!!

Et devinez qui va la faire connaître en Europe ?? Et oui, gagné : Christophe Colomb, encore lui (il aime en ramener des souvenirs de vacances le bougre).

A vrai dire, ce serait mentir que de lui attribuer la venue de la tomate sur le sol européen. On ne la verra apparaître en Espagne, au Portugal ou en Italie qu'au XVIème siècle ; bien qu'il en ait parlé, il l'a laissée sur place, la pensant toxique. 

On estime qu'elle fut réellement cultivée par les espagnols en 1519, après la conquête de Tenochtitlàn (l'actuelle ville de Mexico) et que Herman Cortes, qui s'était autoproclamé gouverneur de la région, les aurait importées en Europe. 

Un autre conquistador pourrait être également à l'origine de l'importation de la tomate. Capturé par des indigènes du Guatemala, Bernal Diaz Del Castillo a observé qu'ils voulaient le plonger dans une marmite pleine de poivrons, d'oignons et de tomates puis le dévorer (l'histoire ne dit pas comment il s'est sorti d'affaire). Il aurait associé ce fruit (ou légume, on en reparle plus loin) à cette étrange coutume aztèque de manger des bras et des jambes (je vous donne la recette du conquistador rôti sur son lit de tomate dans un prochain hors série sur les humains comestibles, locaux et de saison).

Quoiqu'il en soit, avec ou sans jambe, nos deux amis amèneront des plants de tomates à Séville en 1540. De nombreux marchands étrangers se rendaient là bas, et en 1544, l'herboriste italien Mattiolo l'introduisit en Italie, où elle prendra le nom de pomodoro (pomme d'or) ; à cette époque, les tomates étaient toutes jauneS, d'où le nom.

On ne consommait pas la tomate, les croyances sociales l'ayant classée comme toxique ! La botanique n'étant guère considéré comme une science, ce sont des médecins, des apothicaires et des ecclésiastiques qui l'ont étudiée. Ils l'ont classée au rang de plante dangereuse, la classifiant dans la catégorie des mandragores, plantes des sorcières !!! 

Une croyance tenace ! En 1820, le colonel Johnson, honorable figure de la ville de Salem, en mangera 1 kg devant une foule médusée pour prouver qu'elle était consommable ! Les médecins avaient prédit sa mort, et il est effectivement mort … 40 ans plus tard (la tomate tue lentement). 

Elle restera donc longtemps une plante d'ornement. Il faudra attendre le XVIIIème siècle pour qu'elle soit consommée ;  les marseillais auraient été les premiers à en manger en France. La légende raconte qu'ils l'aurait montée à la capitale pour la fête de la Fédération Nationale, le 14 juillet 1790 ! Le restaurant "Les trois frères provençaux" inscrit alors les tomates à sa carte, et face à l'engouement des consommateurs, les maraîchers autour de Paris se mettent à la produire massivement, avec le succès au rendez-vous !


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Rédacteur
Raphaël CHARVET